lundi 21 septembre 2009

LA ROUTE ENTRE KIRI - PENZWA DE PLUS EN PLUS IMPRATICABLE...


00. Introduction

Rien n’est plus comme avant sur le tronçon de route compris entre Kiri et Penzwa. Les voyageurs qui empruntent cette route jurent par eux-mêmes, vu le calvaire enduré pour arriver à destination. En effet, il n’y a plus véritablement parlant de route dans ce tronçon. Ponts et digues ont cédé ; la route en plusieurs endroits, devient impraticable. Même certaines branches d’arbres tombées en plein milieu de la route attendent encore d’être dégagées. Des touffes d’herbes sauvages et quelques lianes rampantes prennent d’assaut ce qui devient comme un espace sans présence humaine. Durant ce long trajet de plus de 60 Km, les 4 x 4 roulent continuellement sous traction. Une vraie aventure digne de Rallye - Dakar comme un peu partout dans tout le Territoire de Kiri!

01.Notre propre responsabilité d’abord

A la vue de cet état de choses, on s’interroge vite sur la responsabilité de nos dirigeants

politiques et celle de notre population. L’entretien des routes carrossables, reliant une cité à une autre et permettant aux gens de se mouvoir librement ainsi qu’un trafic incessant des personnes et de leurs biens, nous semble la priorité des priorités. Mais on est étonné devant l’indifférence de la quasi totalité de la population face à ce qui constitue leur devoir civique. Une attitude d’attentisme semble caractériser notre population devant la détérioration de ces voies publiques. On attend toujours l’apport extérieur ou encore que les Abbés et le religieuses, des autochtones oeuvrant actuellement à l’extrême Nord du Diocèse d’Inongo, prennent le relais des missionnaires étrangers. Donc, travailler à leur tour au profit de cette même population, de plus en plus, amorphe et sans intérêt pour ce qui est bien public. Certains dirigeants, pour leur part, ne guettent que le moment favorable pour battre campagne en promettant monts et merveilles, notamment la réhabilitation des ponts et chaussées.

02.Quelques exemples dans le passé

Le Rév Père Daniel Loodrior est l’un des missionnaires qui avaient intégré dans leur

apostolat les travaux d’entretien des routes pour permettre aux gens de se mouvoir plus commodément d’une localité à une autre, ou mieux d’une paroisse à une autre. Si la rivière ne présente naturellement aucun inconvénient pour la navigation nuit et jour, il en va autrement des nos routes. Celles-ci, en raison des pluies diluviennes et de multiples marécages, sont à entretenir de façon régulière et avec des moyens beaucoup plus conséquents. Pour ce faire, une palme d’or revient au P.Daniel L. pour son sacrifice dans l’entretien des routes. L’état actuel des routes est une situation impardonnable pour nous les autochtones au regard du sacrifice consenti par ce missionnaire pour assurer le développement de la contrée. Sans les routes, il n’y a véritablement pas développement. Comment atteindre chaque milieu, surtout les milieux les plus reculés, comment procéder à la libre circulation des personnes et de leurs biens, comment favoriser les échanges entre différents milieux ; Comment éviter les multiples accidents dus à l’état défectueux des routes ? comment rendre accessibles tous les coins de cette vaste étendue qu’est la Rd- Congo ? C’est autant des interrogations que nous nous posons aujourd’hui à l’heure de profonds changements dans notre pays et au regard de tant de financements du gouvernement provincial demeuré sans suite.

03.Ponts et Digues, relais pour un développement communautaire harmonieux

Au-delà des faits déplorés, Ce qui nous échappe, c’est la réalité même que signifient, pour

nous, un pont, une chaussée ou une digue dans la vie d’un homme. Les routes sont faites pour relier les hommes et leurs milieux de vie, favoriser les échanges entre des personnes vivant parfois très loin ; réduire les distances, et même plus, faciliter et permettre l’accessibilité des milieux enclavés, travailler, pour ce faire, à un développement endogène d’abord. Ponts et digues signifient, dans ce sens, l’effort même de l’homme face à toute sorte d’obstacles jonchant son parcours. Plutôt que de les contourner, l’homme s’emploie soit à les dégager soit encore à les rendre moins gênant pour la circulation. Certains ponts construits à l’époque coloniale résistent encore jusqu’à nos jours. On admire sans cesse le génie propre à ce genre d’ouvrage. Bien plus, c’est le sens même d’une vie de dévouement au service des autres et de la nation tout entière.

Dans le cadre de l’apostolat des milieux défavorisés, c’est à travers ces mêmes routes que les missionnaires sont allés non seulement à la recherche des brebis perdues mais également des troupeaux sans bergers, allusion faite ici à des villages entiers vivant sans contact avec l’Evangile du Christ ou en proie au déferlement des prédicateurs ambulants. C’est à travers ces chemins perdus qu’ils se sont mis à rencontrer les peuplades pygmées. Ils ont pu nouer avec eux un dialogue d’homme à homme, ressenti ensemble avec eux le désir inaliénable de la liberté et le droit au respect, à une vie meilleure et à l’épanouissement. C’est à travers ces minorités opprimées, dépourvues et sans perspectives d’avenir que les missionnaires se sont profondément découverts comme appelés à garantir au nom du Christ et de son Evangile de la dignité à ces peuples méprisés. Les missionnaires ont entrepris par là-même le travail patient et de longue haleine pour instruire les pygmées, créer des écoles pour enfants pygmées, envoyer certains parmi eux étudier plus loin, dans des internats à Inongo, à Bokoro, à Kutu et même au Petit Séminaire de Bokoro. Ainsi ayant étudié comme les autres enfants, les enfants pygmées sortent du complexe de sous-hommes ; aussi sont-ils rendus capables de se dévouer, à leur tour, pour le développement de notre pays.

04.Conclusion

En guise de conclusion, le mauvais état actuel de nos routes condamnent une portion

importante de notre population à l’enclavement tant économique que socio-politique. Des village entiers sont parfois privés du nécessaire pour vivre : sel, savon pétrole et autres soins de santé. Le pouvoir public est, dans ce sens, invité à voler au secours de cette population quasiment abandonnée à elle-même. Si tel est en effet le souci de beaucoup d’ONGD ainsi que celui de l’Eglise, la question mérite aussi d’être posée et prise en considération par les députés eux-mêmes comme élus du peuple et comme étant les premiers concernés au plan social et culturel.

Abbé Joseph Belepe.-

samedi 19 septembre 2009

BENJAMIN M. S'EN EST ALLE...


L'Abbé Benjamin Molasoko, notre Confrère, connu familièrement sous le nom de IPI OLA ( Ipi, terme kisakata signifiant "oncle" ou Noko, en lingala et Ola, diminutif de Molasoko ) s'en est allé... nous précédant dans notre Demeure du Ciel. La nouvelle qui nous est parvenue en fin d'après-midi, pratiquement dans la soirée nous avait tous consternés pour le souvenir encore frais de ce confrère exceptionnel et unique en son genre. Benjamin est unique pour le témoignage qu'il nous laisse après sa mort.
- D'abord, du point de vue du ministère: le nom de l'Abbé Benjamin Molasoko est associé aux grandes figures ou personnes de renom en ce qui concerne la pastorale des jeunes. Benjamin a été très tôt et comme par tempérament porté à la pastorale des jeunes. Il se laissera initié, pour ce faire, auprès de Mgr Matondo, fondateur charismatique du Groupe "Bilenge ya Mwinda" et du Feu le Père Franck, "Mokatisi ngambo". Admis au Grand - Séminaire après sa propédeutique au Petit Séminaire de Bokoro, l'Abbé Benjamin s'illustre par ses initiatives et sa passion pour les jeunes. Au sein du Diocèse, il travaille aux côtés du Père André Meus, de Feue Mademoiselle Nollet, de Feu Abbé Bolas, de l'Abbé Mamfisango, de la Rév. Sr Nga et de l'Abbé Edo Ngongo avec qui ( les deux derniers ) il fonde le Groupe initiatique "bana Mwinda" pour les enfants tout petits de 5 à 10 ans. Appelé tour à tour Bagaza ( Prêtre encadreur de jeunes Bilenge ya Mwinda ) Mapera ( Prêtre encadreur des jeunes enfants Kizito ou Anuarite ) et Ngalami ( Prêtre aumônier des enfants Bana Mwinda ), l'abbé Benjamin a parcouru tous les stades de la formation chrétienne inculturée pour les jeunes en Afrique. Durant tout son ministère sacerdotal, il ne ménagera aucun effort pour encadrer les jeunes et bien plus approfondir le Mystère de leur union et leur fidélité au Christ. Initié, il deviendra lui-même initiateur et demeurera optimiste dans cette pastorale particulière et d'autant plus délicate qu'elle se situe pour la plupart des jeunes à une période d'orientation décisive pour la vie. Beaucoup de nos jeunes religieuses actuellement ou grands séminaristes ont été, dès la bas âge, encadrés comme "Bana Mwinda", comme "Kizito-Anuarite" et pour finir comme "Bilenge ya Mwinda"; et c'est bien là encore que se recrutent bon nombre de vocations à la vie religieuse ou sacerdotale pour des candidats qui ne sont pas passés par le peit Séminaire ou le Lycée Salongo. L'Abbé Benjamin n'a pas que rayonné au sein de son Diocèse. celui-ci est connu de par notre Eglise locale du Congo à travers ses multiples publications sur les jeunes. Ses orientations pratiques accompagnent bon nombre des responsables diocésains de la pastorale des jeunes. En Afrique ou en Amérique latine, ses écrits constituent une sorte de "best seller". Formateur en même temps que grand compositeur musical, l'abbé Benjamin restera désormais et à jamais une icône pour les jeunes "Balangwa Kristu" ( jeunes passionnés pour le Christ, Lumière du monde ".
- Nous terminons cet hommage par un tout autre détail non moins important dans la vie de Benjamin. Aux dires de la plupart des confrères qui ont vécu avec lui, nous retiendrons de l'abbé Benjamin les traits d'une personne non conflictuelle, reconciliante et sans rancune; qui se resaisit aussitôt et très vite chaque fois qu'il avait conscience d'avoir blessé quelqu'un ou fait du tort à autrui. Son pardon est sans cesse au bout de ses lèvres. Il avait grand souci de refaire l'harmonie dans les relations sociales.
Que le Seigneur veuille lui pardonner tout autre déparage dû sans nul doute à son état de santé gravement miné avant sa mort.

" Heureux dès à présent les morts qui meurent dans le seigneur. Qu'ils se reposent de leur labeur. Car leurs oeuvres les suivent" ( AP 14, 13 ).

ADIEU, BENJAMIN. REPOSE-TOI EN PAIX!

Abbé Joseph BELEPE.-
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vendredi 18 septembre 2009

FINI LES VACANCES !


C'est depuis avant-hier, mercredi 16 Septembre '09 que l'Abbé Joseph Belepe, Recteur de l'Institut de Catéchèse nous est revenu ici à Inongo. Parti pour ses vacances en famille, il en a profité pour un peu de repos. Quelques impressions de vacances qu'il nous livre peuvent faire l'objet de toute une dissertation. Mais point n'est besoin d'entrer dans les détails. A en croire l'A. Joseph, notre pays de l'intérieur, donc le Congo profond est loin de refléter la réalité des média moins encore la soi-disant politique gouvernemental de 5 chantiers. La misère touche toutes les couches sociales. L'impraticabilité des routes rend malaisés tout travail de développement ou la simple visite des villages reculés. La population vit comme abandonnée à elle-même.
Plus concrètement, les gens semblent vivre d'autres réalités et dans un autre monde. A Penzwa tout comme à Kiri, chef-lieu du Territoire, dans le District du Mai-Ndombe, c'est le même refrain! A Kiri, par exemple, le vol hebdomadaire de la Compagnie privée d'aviation, CAA, en sigle, est plus que incertain. C'est le seul moyen rapide pour relier toute cette contrée avec Kinshasa. Il n' y a pas encore de réseau téléphonique. Dans un tel contexte, le milieu est comme sacrifié et en dehors du circuit économique national. Le Territoire de Kiri est l'un des plus riches en diversité de la faune et de la flore. Situé en zone marécageuse, ses eaux abondantes constituent une réserve naturelle pour une infinie diversité des poissons.
Tout comme pour l'ensemble du Mai-Ndombe, notre coin est mal connu et trop peu visité. Il n'est pas ouvert aux capitaux et aux investissements. Cette situation d'enclavement n'offre guère des possibilités de développement pour le milieu et les autochtones. C'est là aussi que vit encore à l'état quasi primitif l'autre couche sociale que sont les pygmées. A Penzwa où ils sont majoritaires ( plus de 60 % ), la situation s'est encore aggravée après le départ des missionnaires étrangers, surtout après la mort du Rév. Frère Dr Jerry de CICM lequel s'était investi durant plus de deux décennies à l'instruction et à la promotion sociale des enfants pygmée. Seule planche de salut pour la population locale, c'est le retour ou mieux le recours aux pratiques traditionnelles en cas de maladies ou autres difficultés de la vie ( cas de maladie, de déplacement ou de scolarisation des enfants, etc... ).
C'est là l'Afrique des solidarités, l'Afrique des traditions qui vit par elle-même...
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