vendredi 20 mars 2009
" A LA SUEUR DE TON FRONT, TU MANGERAS..." ( Gn 3, 17 )
vendredi 13 mars 2009
PLAN D'ACTIONS POUR L'ANNEE ACADEMIQUE 2008 - 2009
La Nouvelle Année Académique 2008 - 2009 s'ouvre par un mot d'ordre de Son Excellence Mgr Philippe Nkiere pour l'ensemble de son Diocèse. L'Agropastoral est le programme tous azimuth pour sortir notre peuple de la faim et de la misère.
I. CONSTAT
En effet, depuis bientôt dix ans, la production agricole ne suffit plus à nourrir tout le Mai - Ndombe alors que sa population est estimée à plus de 5.000.000 d'habitants. la Cité d'Inongo compte à elle-même plus de 96.000 habitants selon les statistiques de 2006. le manioc se fait rare... Il y a en outre une pénurie systématique pour la plupart de denrées alimentaires ( maïs, haricots, poissons, viande, légumes, fruits ). Malgré une intense activité agricole, les paysans ne voient pas augmentées leurs récoltes. Ils manquent tout simplement des moyens beaucoup plus modernes et adaptés à l'explosion démographique que nous connaissons actuellement.
Pour ne prendre que l'exemple de la Cité d'Inongo, les fermes d'alentour sont à bout de souffle. De même les villages environnants, situés de l'autre côté de la rive gauche du Lac, qui approvisionnaient la cité d'Inongo en produits de première nécessité, ne fournissent plus la quantité voulue, la demande étant très forte. D'où, certains se risquent avec des embarcations de fortune jusqu'au delà de Bokoro, Tolo et Bamaba, sur la Lukenie pour acheter qui des chikwangues ( mpate ou miboko ), qui des fufus ou des bimpuka et revenir les vendre à Inongo. dans ces conditions, le prix d'un sac de fufu, par exemple, atteint facilement la barre de 50 $.
Un spéctacle inédit s'observe au port d'Inongo, à l'arrivée de ces embarcations en bois chargées de leur butin... Des femmes, bravant tout danger, se jettent éperdument dans l'eau pour espérer avoir un sac de cossettes de fufu ou autre produit consommable plutôt que de rentrer brédouille à la maison. face à cette situation, certaines consciences ont levé leurs voies.
II. EVEIL DE CONSCIENCE
Plusieurs rencontres se sont tenues à tous les niveaux, Bureau du territoire, cartel des ONG, au niveau de la Société civile, et enfin, au niveau de l'Eglise, pour décrier d'abord, la paresse et l'inactivisme de la population d'Inongo. A Inongo, on ne manque pas de forêts. Les jeunes gens ont peur de se salir les mains, de travailler la terre. Ceux-ci préfèrent seulement traverser dans des villages riverains du lac ou de la Lokoro pour payer du poisson ou de la viande pour revendre à Inongo. C'est la fameuse débrouilladise nommée dans leur jargon "nkita ". Cette sorte d'occupation affame la cité d'Inongo plus qu'elle la nourrit. Elle ne procure presque pas l'aliment de base. Le poisson ou la viande n'est qu'un agrément ou mieux un assaisonnement. C'est ainsi que le taux de marasme et de kwashiokor a fort augmenté.
Mgr l'Evêque a tenu, de son côté, à jouer un rôle prophétique face à cette situation de crise. Il en a appelé à la conscience chrétienne pour fustiger ce défaitisme ou même cette résignation. Les gens trouvent normal de se risquer en plein Lac à la recherche du manioc plutôt que de défricher la forêt dense et de cultiver la terre si riche en humus. Le courage de traverser le Lac, de braver quelques fois des tempêtes et de tornades brusques et impétueuses, pareil à celui des marins dans l'Empire romain et chez les Grecs, doit être celui-là même qui nous pousse désormais à déboiser de grandes étendues de forêts pour nourrir la population d'Inongo et ses environnants.
Prenant sa part de responsabilité devant toute situation d'avilissement de l'homme comme Ezéchiel, Son Excellence Mgr Philippe, comme le Prophète ezéchiel, se fait aujourd'hui comme un veilleur qui " guette l'aurore du salut " et se tient en même temps comme un " éveilleur " d'une certaine conscience endormie face aux différents maux qui nous menacent notre environnement socio-politique. Il n'a pas hésité de fustiger par ailleurs toute attitude d'une certaine Eglise qui se tait ou hésite dans sa mission alors que l'homme crie sa souffrance jour après jour. Malheur aux témoins ou prophètes qui endorment les gens par des discours sans pertinence et sans interpellation sur la situation réelle qu'ils vivent ( Cfr Ezéchiel 3, 17 - 21 ).
III. NOUVELLES OPTIONS ET RECOMMANDATIONS
C'est dans un élan de solidarité avec le peuple qui souffre et presque abandonné à lui-même que Yâ Philippe a entrepris de nous mettre au pas pour un changement de mentalité et d'attitude par les temps qui courrent. Chacun doit prendre sa part de responsabilité. et nous en sommes capables tous, a-t-il insisté.
Pour sa part, il s'était déjà entretenu avec les Représentants des Eglises de confession chrétienne devant l'urgence d'un témoignage authentique ici à Inongo pour ce qui est de la jeunesse. Une rencontre et une préoccupation auxquelles les jeunes eux-mêmes étaient associés. Ces derniers ont épinglé les maux qui les menacent: banditisme, oisiveté, drogue, prostitution, l'endocrtrinement par les sectes, corruption, vol, viol, violence, magie et maraboutisme, maternité et paternité précoce, manque de soutien, pauvreté, et autres familles disloquées. Il était grand temps de nous réunir sous une plate-forme de dialogue, de discussions, de débats, de propositions et de décisions pour travailler désormais la main dans la main en vue de sortir la jeunesse d'Inongo de la spirale de la violence et du banditisme, du carcan des anti-valeurs.
Un Noyau d'animation oecuménique était déjà mis en place pour planifier les rencontres, les activités ainsi que pour le suivi. Le site de l'ancien village des Lépreux a été choisi comme devant abriter les travaux de construction d'un Centre Oecuménique d'encadrement et de récupération de la jeunesse désoeuvrée et sans soutien. Les jeunes eux-mêmes travaillent, dans l'entretemps pour mettre en valeur ce site. Bientôt, ils pourront cultiver ce terrain abandonné et y faire des champs communautaires. les travaux champêtres sont en cours et chaque groupe apostolique du côté des catholiques s'y mêle en ce qui le concerne; même les petites filles d'honneur et les Kizito et Anuarites. Chaque Paroisse a pris comme option d'avoir des champs communautaires pour se mettre au diapason de l'intuition de yâ Philippe. Les Etudiants pasteurs trouvent ce nouvel élan dès leur arrivée et sont déjà à pied d'oeuvre. Les travaux se font ensemble et d'un même élan. L'enthousiasme y est de mise. Personne ne veut manquer à lappel. A chaque occasion, le Seigneur nous associe d'autres jeunes attirés par ce nouvel idéal de vie et de témoignage...
" Que Dieu nous prenne en grâce et qu'Il nous bénisse!" ( Ps 66 ).-
A. Jef BELEPE, Recteur.-