jeudi 10 décembre 2009

ENCORE DES RECITS DU NAUFFRAGE DU 25 NOV. AU LAC

Les familles frappées par la disparition au Lac de leurs proches ainsi que les amis et leurs connaisances continuent à vivre encore, au fil des jours, dans la douleur de ces évènements malheureux. leurs récits émouvants n'en finissent pas de défrayer la chronique. En effet, rien n'est encore totalement digéré.
En Afrique, il y a l'étape des pleurs déchirants et du deuil suivie immédiatement des funérailles; vient ensuite l'étape des pourparlers autour de la vie et de l'après-vie pour le(s) défunt(s) ayant laissé une descendance derrière soi. Les vivants restés en vie s'organisent à tout remettre en ordre: dettes, partage de l'héritage, le sort de la veuve et des orphélins, témoignages écrits ou oraux. Si c'est un fonctionnaire de l'Etat, sa situation salariale...; dans le cas d'un homme décédé loin de son village natal, ses proches s'organisent pour ramenenr sa dépouille dans son village Autant d'exigences accopmies dans le but de sortir les membres de famille dans le thraumatisme psychologique au moment, pendant et parès le deuil. Danses et autres rites funéraires interviennent après 40 jours voire davantage pour faciliter le voyage du défunt et le faire aboutir jusqu'auprès des Ancêtres. L'individu ainsi parti n'est plus considéré à proprement parlé comme un mort. Son souvenir ne quittera plus jamais les vivants. Disons mieux, il est parti mais vit toutefois parmi les siens; ses proches continuent ce qu'il n'a pu achever avant sa mort. Il vit désormais dans sa progéniture. Pour beaucoup de spécialistes de la culture africaine, le plus à craindre pour un africain, ce n'est point la mort; mais plutôt le fait de mourir sans laisser de descandance...
Les nauffragés du Lac, même s'ils n'ont pas bénéficié des funérailles en bonne et due forme, chaque famille s'est organisée, en ne laissant rien au hasard pour porter le deuil de leurs proches. Dès l'annonce de la catasthrophe, beaucoup sont accourus vers le beach en quête de la moindre nouvelle sur les causes de l'accident, le nombre des rescapés, le nombre des morts, les premières statistiques, tout un temps de psychose, de nervosité et de traumatisme passé dans l'incertitude la plus totale. Des secours se sont organisés ainsi qu'une chaîne ininterropmue de prise en charge des certains cas sociaux et d'assisance générale pour ne pas trop verser dans l'absurde et le désespoir. Il fallait donc pleurer avec ceux qui pleurent! Vivre ce temps comme un garnd défi d'amour, de charité, de compassion, d'humanité et de respect pour la vie. Une fois les rescapés mis hors de danger et pris en charge pour ne pas succomber dans le désespoir et la tristesse, la Croix rouge d'Inongo s'est distinguée par son empressement à ne pas trop laisser passer le temps. Donc, passer à l'essentiel, sortir des tergiversations politiciennes ou chercher les corps des nauffragés afin de procéder à leurs inhumation. Sans moyens appropriés, le peronnel de la Croix rouge a eu néanmoins recours aux moyens modernes disponibles: téléphones, relais des communiqués et des nouvelles vraies par les radio périphériques d'Inongo ( Radio Digital et Radio Liberté ). Chapeau bas à nos braves de la Croix rouge! Ils méritent en effet d'être décorés.
Certains morts ont été bel et bien enterrés par leurs membres de familles. ces derniers se sont mis résolument à leur recherche. Ils ont tout fait pour les récupérer malgré leur état et parfois défigurés ou méconnaissables. Des cérémonies à la va-vite ont été organisées pour d'ultimes adieux. Leurs veuves et orphélins ont été conduits dans leurs villages d'origine. La solidarité africaine a été au rendez-vous. Jamais âme noire africaine n'avait aussi vibré jusqu'aux fines fibres de l'être qu'en ce moment de détresse généralisée.
Aujourd'hui encore, chaque famille porte son deuil dans la douleur et l'amertume. Nul ne pourra plus refermer ni retourner cette nouvelle page ouverte dans la vie quotidienne ici à Inongo. Bientôt ça sera de l'histoire, seul moment où tout pourra enfin se digérer. C'est comme cela que parfois dans la vie, ne dit-on pas souvent qu'"il faut donner du temps au temps".
" Lux aeterna, dona eis pacem, Domine !" !
" Requiescant in pacem!"
Abbé Jef B.-

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