Noël 2008, en ce Mercredi 24 Décembre 2008, à la veille au soir du Jour de la nativité, Mr Rodolph BOKO Ngwame convolait en justes Noces avec son Epouse et bien aimée Marthe BOKO en l'Eglise Saint Jean-Baptiste d'Inongo. Projet de longue date, le mariage célébré en cette veillée de la Nativité fut un moment de grande solennité où les Epoux ont échangé dans un acte de donation réciproque et définitive leur consentement à vivre pour le " Meilleur et le Pire ". Cette formule devenue universelle et comparable à un serment public, les deux époux se l'approprient tout d'abord au nom de leur foi commune et de leur baptême. C'est enracinés dans cette même foi qu'ils ont voulu ensemble suivre le Christ Epoux pour se préparer dès ici bas, et ensemble, aux Noces eschatologiques avec Lui. On ne s'étonnera guère qu'une telle célébration soit tout d'abord placée sous le signe de l'Alliance avec Dieu ou garantie par sa fidélité ( cfr Catéchisme de l'Eglise Catholique). La Bible évoque admirablement le bonheur d'une telle Alliance à l'image d'un amour aussi fort que la mort et que les torrents d'eaux ne peuvent submerger ( Cfr Cantiques 8, 6 - 7 ). C'est au nom de sa foi que les Epoux se sont engagés à vivre la réalité d'un mystère qui se traduit par le langage du corps, signe d'une union de coeur et en esprit. La foule des Etudiants de l'ISP/Inongo et des chrétiens de la paroisse Saint Jean-Baptiste venue nombreuse à cette célébration a admiré le sérieux de l'engagement et surtout l'exemple que le couple donne désormais à tant des chrétiens indécis. Professeur assistant à l'ISP/Inongo et Visiteur à l'Institut de pastorale et de Catéchèse Biblique, Mr Rodolph BOKO et son Epouse Marthe ont rassuré leurs familles et même des amis à eux quant à cette forme d'engagement au service de l'Eglise et des autres. Pour le milieu intellectuel où ils évoluent, ce courage prophétique se passe de tout commentaire.
L'Eglise célèbre le mariage entre deux baptisés sous le signe du sacrement de la Nouvelle Alliance conclue entre le christ et son Eglise qu'il a voulue lui-même " sans tâche, sans rides, immaculée, belle et resplendissante "(Cfr Eph 5, 22-28). Saint Paul écrit à l'intention des Epoux chrétiens les liens sacrés qui les unissent désormais et qui par le fait même sont irrévocables.
L'Eglise catholique célèbre l'union entre l'homme et la femme sous le signe de la prévenance de l'amour divin et de la miséricorde divine. Le péché des premiers parents n'a pas entâché la vocation de l'homme à aimer. Créé et appelé à la vie par amour divin, l'homme est naturellement porté à aimer pour vivre et à parachever le dessein de Dieu. Le mariage est une institution divine. L'homme ne l'a point inventé. Au cours des âges et des époques, les différentes cultures de l'humanité en ont fait des adaptations selon les milieux et en fonction des intérêts en présence, sans rien changer de cette institution quasi naturelle. Et celle-ci a resisté aux civilisations et aux époques, aux fluctuations de l'homme. Une union qui consacre l'égalité, la complémentarité, l'entraide, la procréation, la fécondité spirituelle et physique, le respect pour la vie et la perpétuation de l'espèce humaine semble de nos jours revêtir d'autres formes. La paternité et la maternité responsables semblent réléguées au second plan. Plusieurs contracts matrimoniaux vont dans le sens qui privilégie l'égoïsme de l'homme ou de la femme.
Une pastorale familiale qui exhorte les Epoux à se donner totalement dans un amour oblatif, total et définitif court de plus en plus le risque d'un langage dur pour ses auditeurs, voire adapté par les temps qui courrent. Beaucoup des communautés chrétiennes font tout ce qui est possible pour accompagner les fiancés qui doivent être profondément instruits de propriétés du mariage sacrement d'amour.
Pour nous africains, plusieurs obstacles doivent être rélevés partant de nos coutumes: dot, stérilité de la femme, doute sur le ou la conjointe, mariage préférentiel, polygamie, néo-paganisme, l'endoctrinement des sectes, l'infidélité croissante, difficultés financières, le manque des modèles.
En situation pastorale, beaucoup des jeunes sont confrontés à la dure réalité d'un engagement qui ne les motive plus. Ces derniers ont plutôt peur devant les exigences d'un tel engagement. Très souvent certains parents montent les enchères lorsqu'il faut donner leur fille en mariage. le coût élevé de la dot fait que certaines filles sont " livrées " comme une marchandise aux plus offrants. Pour certains qui rêvent d'un amour vrai et réciproque entre les époux, la spéculation financière constitue bien un obstacle majeur. Eduquer à l'amour nous semble l'une des options majeures face à la crise actuelle. Rien d'étonnant à la réalité d'aujourd'hui. Les mariages religieux sont devenus l'apanage de grands centres. Une culture d'affranchissement pour ceux qui vivent en ville par rapport aux pésanteurs de certaines de nos coutumes. Les Curés ont tout intérêt à laisser s'exprimer les jeunes gens en présence de leurs parents ou initier un dialogue à ce niveau pour une catéchèse beaucoup plus contextuelle ou inculturée. Dans la Cité d'Inongo, rares sont les mariages célébrés dans nos Eglises. beaucoup de nos chrétiens vivent une situation de fait. Ils s'installent avec un conjoint ou une conjointe et bientôt le provisoire prend le relais sur le définitif. Ou qui dit mieux, l'habitude finit par revêtir le cadre naturel d'une vie normale, partagée à deux.
Seule une pastorale de proximité réussit quelque peu à sortir nos chrétiens de cette situation d'ambiguité et les aide pour ainsi dire à prendre le chemin ou à faire le choix d'un engagement définitf par un consentement libre et responsable de soi-même et d'autrui.
L'archidiocèse de Kinshasa a fait du pas dans les groupes initiatiques de formation tels les " Bilenge ya mwinda ", le " Mouvement familial " ou le " Foyer Chrétien" comme dans le Diocèse d'Inongo. Les couples s'observent et se voeint à travers le miroir des autres. De là sont nées les expressions du genre " Libala Mwinda ", " Libala Bosembo ", " Libala Bolingo " contre les infidélités croissantes ou les divorces, la polygamie voire certains abus provenant de la Coutume ou de la Modernité. Les amis ou les collègues de groupes ou des associations constituent comme des garde-fous; ils sont des aides précieuses. Aidés d'un aûmoniers, chaques couple, chaque conjoint donne le meilleur de lui-même pour une meilleure participation à la pastorale d'ensemble. Sans cette stratégie pastorale, nous courons bien le risque de vivre l'expérience de premiers chrétines qui retardaient le baptême jusqu'au lit de mort. Baptisés dans l'enfance, la plupart des chrétiens seraient tentés aujourd'hui et de plus en plus à se plaire dans une pratique extrême du sacrement de mariage.
Abbé Jef BELEPE, Recteur.-
1 commentaire:
Que du bonheur ! Toutes mes félicitations à ces jeunes mariés.
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