La population de la Cité d'Inongo s'apprête à accueillir dans la joie et l'allégresse générale le retour du grand bac Mai-Ndombe après une longue absence de plus ou moins 2 ans. En effet, c'est depuis la fête du Centenaire de l'Evangélisation du Mai-Ndombe, en Octobre 2007, que le bac Mai-Ndombe a été remorqué par un bateau de l'Onatra ( Office national de Transport ) pour sa réparartion à Kinshasa. Après plus de 2 ans d'attente, la population d'Inongo avait fini par se lasser des fausses promesses de certains dirirgeants politiques. Plusieurs dates étaient avancées pour le retour du bac. L'attente de la population devenait aussi longue qu'un jour sans pain. Ce qui était chaque fois renvoyé aux kalendes grecques, semble de plus en plus devenir une réalité toute proche. Aux dires des autorités de la place, le bac Mai-Ndombe est prêt de mouiller au large du grand lac Mai-Ndombe et d'accoster à quai au beach d'Inongo. L'heure est à la mobilistation tous azimuth. Cà et là, ce sont des appels à la propriété et à la salubrité publique: les artères principales, les lieux publics, les marchés, les hôpitaux, autant d'endroits qu'il faut passer au peigne fin pour le jour J.
En croire les media locals, Son Excellence le Monsieur le Gouverneur viendra en personne inaugurer le Bac à son arrivée. Des danses folkloriques seront mises en partie pour agrémenter ce moment historique. Partout des discours s'élaborent pour louer la magnanimité du chef de l'Etat et sa politique de bonne gouvernance, bien connue sous le programme de " 5 chantiers ", remercier les organismes internationaux de coopération et d'entraide, telle la Coopération Technique Belge, la CTB, en sigle, l'Union Européenne, et bien d'autres, comme la Banque mondiale. Le Bac Mai-Ndombe a été réhabilité grâce à leurs efforts conjugués. Deux nouveaux moteurs propulseurs de grande capacité ont été installés dans ce bac. Des travaux de réfection de la coque ont été faits pour redorer son blason. Des téléspectateurs de la Radio Télévission nationale du congo ( la RTNC ) ont à maintes fois suivi l'évolution de cette opération. Les nouvelles par téléphone étaient toutes rassurantes pour le retour du bac dans un bref délai. La radio digital, l'unique radio périphérique ici à Inongo diffusait chaque fois les nouvelles du bac et de son retour. Aucune autre nouvelle aura autant tenu les gens en haleine que celles du bac. Enfin, " alea jacta est ".
Ainsi donc, plus qu'une occasion de propagande tous azimuth, la population entend renouer avec une vieille tradition dans l'usage du bac. Le bac à Inongo, c'est tout un symbole. Ses traversées vers les villages rivérains du Lac, voire ses longues randonnées vers des destinations lointaines comme kiri et Kutu constituent bien une politique d'unification du Mai-Ndombe. Plutôt que de murs à dresser entre les populations, l'Etat doit pouvoir jeter des ponts pour les relier et ainsi n'en faire qu'un seul peuple. Le bac Mai-Ndombe est comme un pont jété par-delà le grand obstacle que constitue le Lac. Un Bac qui brave les tornades et les vents brusques du Lac est un signe d'apaisement et de garantie pour la population qui vit entièrement de bourgades côtoyantes du Lac. Faute d'un moyen de navigation sûr, bon nombre de gens se jettent à corps perdu dans des occasions de fortune. On ne peut guère s'imaginer qu'en ce 21 è S débutant, il y ait encore des endroits où la pirogue devient sinon demeure l'unique moyen disponible et régulier (...).
Face à l'enclavemet dont souffre notre peuple de l'intérieur, notre gouvernement congolais n'a donc pas à lésiner sur les moyens dont vit essentiellement sa population afin de lui assurer un minimum vital. Cette politique sociale doit accompagner les initiatives locales et les promouvoir dans la mesure du possible.
Ainsi donc, bien avant l'arrivée du bac, la population à travers son porte-parole, la société civile émet le souhait de voir ce bac gérer plutôt par un comité mixte afin d'éviter la mégestion caractérisée de nos gouvernants. L'une de raisons qui ont fait que ce bac soit bloqué à quai indéfiniment, sans entretien, c'est entre autres raisons l'irresponsabilité des autorités en place. Le Bac devenait comme une vache à lait dont on extrait sans répit et de façon cupide, le lait.
Aussi pourrait-on se demander, qui assurera l'entretien du bac? Quelle sera la responsabilité de la population face à ce bien d'intérêt public? Que faudrait-il faire concrètement pour éviter qu'on revienne à l'insouciance et à l'incurie d'une certaine époque révolue?
Voilà autant des questions qui préoccupent la majorité des paysans au niveau de la base. Ces questions méritent qu'on s'y attèle. Les décideurs politiques ont certes leur mot à dire mais que cela soit pour l'intérêt supérieur de notre population ici au Mai-Ndombe et pour un développement intégral de la Rd Congo.
Bon retour au bac et à son équipage et surtout excellent service de traversée!
Abbé Joseph BELEPE.-
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